1. Sur le grand mât d'une corvette,
Un petit mousse un soir chantait.
Il redisait, l'âme inquiète,
Ces mots qu'au loin le vent portait.
Qui me rendra ton doux sourire,
Heureuse mère, ouvrant tes bras.
Filez, filez, ô mon navire,
Car le bonheur m'attend là-bas,
Filez, filez, ô mon navire,
Car le bonheur m'attend là-bas.
2. Quand je partis, ma bonne mère
Me dit : "Tu vas sous d'autres cieux ;
Ton cher village et ta chaumière
Seront bientôt loin de tes yeux.
Quand tu seras sur le navire,
Tu m'écriras souvent, mon gars !"
3. J'étais heureux, petite mère,
Quand je vivais auprès de toi.
Pourquoi faut-il que la misère
M'ait éloigné de notre toit ?
Bientôt, j'espère, un jour va luire,
Où ton enfant te reviendra.
4. Ainsi chantait le petit mousse,
Sur le grand mât, au bruit des flots ;
Et dans la nuit, sa voix si douce
Semblait monter comme un sanglot.
Soudain, on crie avec délire :
"Voici le port, hardi les gars !"