Ô toi que berce un rêve enchanteur,
Tu dors tranquille en ton lit solitaire,
Éveille-toi, regarde le chanteur,
Esclave de tes yeux, dans la nuit claire!
Éveille-toi mon âme, ma pensée,
Entends ma voix par la brise emportée:
Entends ma voix chanter!
Entends ma voix pleurer, dans la rosée!
Sous ta fenêtre en vain ma voix expire.
Et chaque nuit je redis mon martyre,
Sans autre abri que la voûte étoilée.
Le vent brise ma voix et la nuit est glacée:
Mon chant s'éteint en un accent suprême,
Ma lèvre tremble en murmurant je t'aime.
Je ne peux plus chanter!
Ah! daigne te montrer! daigne apparaître!
Si j'étais sûr que tu ne veux paraître
Je m'en irais, pour t'oublier, demander au sommeil
De me bercer jusqu'au matin vermeil,
De me bercer jusqu'à ne plus t'aimer!