Paroles
1. J'aimais mam'selle du Rosier,
La fille d'un plumassier
Mon père qu'est un p'tit fermier,
S'en vint le prier
De nous marier.
La d'mande plut, on m'agréa,
V'la qui va bien jusque là,
V'là qui va bien jusque là.
2. Sur la porte était écrit
À l'enseigne du Gagn' Petit.
J'vallions bien dans c'temps-là
À deux mois de là.
Ce n'est plus cela.
Plus riche, il tourne à tout vent
Comme les plumes qu'il vend.
3. Qui m'avait dit oui, m'dit non.
V'là mon amour beau garçon !
Sa fille et moi tout le jour
J'pleurions, quand l'amour
M'avisit d'un tour :
Car un coeur bien amoureux
A toujours d'l'esprit pour deux.
4. J'vais chez nous : tout en entrant
J'parle à mon père en pleurant.
Ça l'afflige et j'dis sur ça :
"Quand il vous plaira
Ca s'arrangera."
Il dit : "Parle et dans l'moment
Tu verras qu't'es mon enfant."
5. Il m'permet d'faire de son bien
Tout comme je ferais du mien.
Chez les fermiers d'nos cantons
J'mène ses moutons
Ses veux, ses dindons.
Je les troque et je les vends
Pour des coqs et pour des paons.
6. Quand la fille au père l'apprit,
Il faut surpris d'mon esprit.
Ça l'fit rev'nir tout d'un coup
Il dit : "V'là du goût !"
C'est toujours beaucoup
Qu'à son âge on ait l'bon sens
De s'accommoder au temps.
7. Vite, il m'rappelle, et tant y a
Qu'tous deux il nous maria.
Quand la fille elle m'vit choisir,
Jugez du plaisir !
Ça vint nous saisir,
Ça prouve que l'bonheur dépend
Des plumes de coq et d'paon.