Paroles
Nos souvenirs, toutes ces choses
Qu’à tous les vents nous effeuillons
Comme des pétales de roses
Ou des ailes de papillons,
Ont d’une joie évanouie
Gardé tout le parfum secret,
Et c’est une chose inouïe
Comme le passé reparaît.
À de certains moments il semble
Que le rêve dure toujours
Et que l’on soit encore ensemble
Comme au temps des défunts amours ;
Pendant qu’à demi l’on sommeille,
Bercé par la vague chanson
D’une voix qui charme l’oreille,
Sur les lèvres voltige un nom.
Ivre d’une dernière ivresse,
Perdu dans un rêve sans fin,
L’on sent qu’une ombre vous caresse
Et qu’une main vous prend la main ;
Et cette heure où l’on se rappelle
Son cœur follement dépensé,
Est comme un frissonnement d’aile
Qui s’en vient du joyeux passé.
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