Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille;
Tu réclamais le Soir: il descend, le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
[Pendant]1 que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,
Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées.
[Surgir du fond des eaux le Regret souriant]2;
Le Soleil moribond s'endormir sous une arche;
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.