Paroles
1. L'auto d'Kourou allait partir
Quand de loin se mit à courir
Une femme chargée d'un pagara
Qu'elle portait sans embarras
Un katouri, un gros paquet
Lui donnait un air de baudet
S'approchant de l'auto bondée,
Elle voulut quand même y monter
C'était une malmanourienne
Plus belle qu'une déesse païenne
Ses yeux étaient de diamant
Bien taillés et tellement brillants
Quand elle disait "mouché Jean
Souplé pa lésé mo an plan
Mo benzwen rivé lakaz
Mo wonm. Malad, li té valé gaz.
2. Le conducteur, fort bon enfant,
Voulait l'éconduire poliment,
Mais la belle avec insistance,
Parle au monsieur sans complaisance,
Il finit par se lasser faire,
Et pour l'obliger à se taire,
Demande aux gens furieux
D'vouloir placer la belle entre eux.
3. Après avoir bien protesté
L'on fut obligé d'accepter
Les femmes de fort mauvaise grâce
Les messieurs riant de la farce.
Après une demie-heure de course,
Elle fit stopper pour prendre sa bourse,
Et trois kilomètres plus loin,
Pour dire bonjour à son cousin.
4. Dans l'auto on était à tout crin,
Car on perfait du temps en ch'min,
Quand avant de prendre Karouabo,
La belle dit : "Souplé rété moso"
Le contrôleur fit la sourde oreille,
On s'était trop attardé pour elle,
"Rété souplé sa pa pou joué.
Mouché Jean mo envi pisé !"