Paroles
1. On dit qu'il y a des messieurs pour apprendre
De l'esprit aux fous de la ruse aux crétins.
Aux paysans pour pouvoir en revendre,
Il faut ma foi se réveiller matin. (bis)
Honnête et franc, méprisant la carrotte,
Pour lui l'honneur passe avant les écus.
Puis s'il s'agit de donner une calotte,
Les paysans valent bien les messieurs.
2. Quand, à 12 ans, j'allais à l'école,
J'apprenais, le long des chemins,
A colleter à bien faire la roue;
Quand un monsieur me traita de gamin. (bis)
Il m'appela: Paysan la besace.
Je lui répondis: Tu m'as l'air d'un canut.
On s'empoigna tous deux par la tignasse,
Les paysans valent bien les messieurs.
3. Vers mes quinze ans, j'avais déjà le visage
Garni de poils, noircissant sous le nez;
Il n'y avait pas dans tout le voisinage,
Un gars plus droit, un cadet mieux planté. (bis)
Je portais mon chapeau sur l'oreille,
Mieux qu'un préfet ne porte son cornu;
Sans leur parler, j'aimais déjà les filles.
Les paysans valent bien les messieurs.
4. Mais à vingt ans, ce fut bien autre chose;
Je n'avais bien sûr pas mon maître à Paris.
Je fus pommé pour ma taille, ma force,
Le porte-drapeau des conscrits du pays (bis)
De tout côté, toutes les jeunes filles
En me voyant m'avalaient des yeux,
Ne serait-ce que pour jouer aux quilles,
Les paysans valent bien les messieurs.
5. Un peu plus tard, quand arrivèrent les guerres,
Qui ont éclaté, pour la Révolution;
En combattant dans toutes les bagarres,
J'étais toujours placé au premier rang (bis)
Pendant ce temps, en arrière, les voitures
Traînaient les messieurs trop ventrus,
Dans les combats, laissez-moi vous le dire,
Les paysans valent bien les messieurs.
6. Mais, mes enfants, la force, le courage,
Qui avaient de moi fait un preu, un vaillant
Ont décliné, je sens que je plie
Sous mes cheveux blancs, sous mes 80 ans (bis)
Mais si pourtant, quoique j'aie des béquilles,
Quelque monsieur me disait: Tu es fichu;
J'aimerais bien lui frotter les oreilles.
Les paysans valent bien les messieurs.
La partition Leu payon vaillon bin leu monsu
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Paroles
1. On di qu'è ya de monsu pe zh'a prède
D'è mou é fo de ruja è crétins.
E païjon pe pouva è revèdre,
E fau ma fa che révelie matin. (bis)
Honnête et franc, méprijè la carrouta,
Pre lui l'honneu pache avè leu z'écu.
Pi sé chazi de baille na calouta,
Leu payjons vaillon bin leu monsu.
2. Qué, à douje è d'allauva à l'écœula,
D'apreniva, lou valin dé shemin,
A goulattau à biè fauzhe la reuva;
Què on monsu me traiti de gamin. (bis)
Y m'appeli: Païjon la beshache.
L'y répondi: te m'au l'air d'on canu.
On s'épegni tui deu pe la tegnache,
Leu païjon vaillon bin leu monsu.
3. Vé meu quinjê, d'ava zhia lou vezazhou
Garni de pa, nazhayè chou lou nau;
E n'ave pau, dè tou lou vezenazhou,
On ga ple dra, on cadé mio plètau. (bis)
De pourtauva mon shapé su l'ourellie,
Mio qu'on préfet ne peurte chon cournu;
Sè le parlau, d'amauva zhia fellie.
Leu païjon vaillon bin leu monsu.
4. Mé à vingt è, é fu bin autre seuje;
N'ava biè sui pau mon métie à Pazhi.
De fu noumau pe ma taille, ma feuche,
Lou peurte-drapeau des conchcri du paï (bis)
De tui leu lion, toute le zheune fellie
E me va-yé m'avalauvon dè z'u,
Ne sezhe t'eu que pe zhouhie à le guellie,
Leu païjon vaillon bin leu monsu.
5. On peu ple ta, què vin sizhon le garre,
Qu'on éclatau, pe la révolution;
E combattè, dè toute le bagarre,
D'ézha touzhou placha u premi ron (bis)
Pédè cho tin, è deri le vatezhe
Sharrayovon leu monsu trou vètru,
Dè leu comba lèchau me vou zeu dezhe,
Leu païjon vaillon bin leu monsu.
6. Mé, meu z'éfè, la feuche, lou couzhazhou,
Qu'avon de ma fè on preu, on vaillè
Ou déclinau, de sintou que de plaïou
Chou mon pa blanc, chou meu quatrou-vin-z è (bis)
Mé che pretè quèbrin zh'ai de bequellie,
Quéque monsu me dije: T'é foutu;
D'amezha greu li fretau le j'ouzhellie.
Leu païjon vaillon bin leu monsu.