Paroles
1. Notre Paris, vous ne l'avez pas eu
Malgré votre air superbe et résolu !
Vous n'avez pas, à travers la fumée,
Vu ce Paris gardé par une armée,
Vous paraîassez tout défaits, tout surpris
De nous avoir découverts si tranquilles
Et si confiants en ontre cher asile.
Ah ! vous aviez compté sans Galliéni !
Vous ne l'avez pas eu, notre Paris !
2. Dans leur fureur de n'être les plus forts,
Vous Taube, alors sont v'nus semer la mort !
Tombant du ciel, chacune de leurs bombes A,
C'est certain, pu creuser une tombe.
Mais le lendemain, peut-être endolori,
Paris s'est l'vé, l'âme encor plus vivante,
Et, dédaigneux, considérants la trace
De vos méfaits, a simplement souri !
Vous ne l'avez pas eu, notre Paris.
3. Puis certain jour, les canons ont tonné,
Nous fûments, certe, un moment étonnés ;
Votre canon, ce n'était qu'une plainte,
Un bruit lointain, une rumeur presque teinte,
Mais aussitôt, tout notre être a frémi,
Un autre son fusait et faisait rage :
Le soixant' quinze abattait son ouvrage !
Lors tranquill'ment, nous nous sommes endormis.
Vous ne l'avez pas eu, notre Paris !
4. Si vous aviez approché nos remparts,
Vous auriez vu alors de toutes parts
Les vieux d'Paris de Montmartre Grenelle,
Se lever tous, vaillants sentinelles !
Et cell's dont vous avez tué les maris.
Dont vous avez tué les fils et les frères,
Se seraient levés, écumant de colère,
Et vous auraient massacrés sans merci !
Vous ne l'aurez pas, notre Paris !