Nos régions du Sud-est n'ont guère produit de chants lyrico-épiques comme il n'en rencontre en quantité dans l'Ouest de la France ; si l'on trouve parfois dans nos montagnes quelques fragments de poésie appartenant au romancero français, ils ont été transplantés dans des pastourelles ou des chansons d'amour et ne doivent être considérés que comme des vestiges d'anciens chants irremédiablement perdus.
Cependant, la partie montagneuse du plateau central peut se glorifier d'avoir donné le jour à l'une des plus anciennes chansons de France, La Pernette, qui fera, ci-après, l'objet d'une étude particulière.
J'y joins deux complaintes religieuses dont la musique paraît être d'une époque antérieure aux paroles et deux autres chansons anecdotiques dont le texte de la première : La belle au bord de l'eau, se rencontre dans un grand nombre de provinces de l'Est, tandis que la seconde : Le jardinier du couvent, est une altération de la vieille légende du Comte Ory, si répandue au moyen âge et dont le type s'est conservé un peu partout ; c'est à ce titre que je l'ai admise dans ce recueil car la musique, relativement moderne, n'en offre que peu d'intérêt.
La Pernette