La partition « Chansons madécasses »

Maurice Ravel

 

Trois chansons avec accompagnement de piano, flûte et violoncelle, Nahandove, Aoua et Il est doux, composées en 1926. Maurice Ravel, le compositeur, a admis vers la fin de sa vie que c'est de ces chansons dont il était le plus fier.

L'auteur, Evariste Parny (1753-1814), se présente comme un traducteur, ce qu'il n'est pas. Il est bien l'auteur de ses chansons sur les Malgaches, appelés Madécasses, en Inde. Il se présente comme étant contre l’esclavagisme et contre la colonisation.


Chansons madécasses

Téléchargez la partition de Chansons madécasses, avec accompagnement de piano, flûte et violoncelle de Maurice Ravel.
33 pages

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Chansons madécasses Partition gratuite
 
 

Paroles

I
Nahandove, ô belle Nahandove ! L’oiseau nocturne a commencé ses cris, la pleine lune brille sur ma tête, et la rosée naissante humecte mes cheveux. Voici l’heure ; qui peut t’arrêter, Nahandove, ô belle Nahandove !

Le lit de feuilles est préparé ; je l’ai parsemé de fleurs et d’herbes odoriférantes ; il est digne de tes charmes, Nahandove, ô belle Nahandove !

Elle vient. J’ai reconnu la respiration précipitée que donne une marche rapide ; j’entends le froissement de la pagne qui l’enveloppe ; c’est elle, c’est Nahandove, la belle Nahandove ! [...]

II
Méfiez-vous des blancs, habitans du rivage. Du tems de nos pères, des blancs descendirent dans cette île. On leur dit : Voilà des terres, que vos femmes les cultivent ; soyez justes, soyez bons, et devenez nos frères.

Les blancs promirent, et cependant ils faisoient des retranchemens. Un fort menaçant s’éleva ; le tonnerre fut renfermé dans des bouches d’airain ; leurs prêtres voulurent nous donner un Dieu que nous ne connoissons pas ; ils parlèrent enfin d’obéissance et d’esclavage. Plutôt la mort ! Le carnage fut long et terrible ; mais malgré la foudre qu’ils vomissoient, et qui écrasoit des armées entières, ils furent tous exterminés. Méfiez-vous des blancs.

Nous avons vu de nouveaux tyrans, plus forts et plus nombreux, planter leur pavillon sur le rivage. Le ciel a combattu pour nous. Il a fait tomber sur eux les pluies, les tempêtes et les vents empoisonnés. Ils ne sont plus, et nous vivons, et nous vivons libres. Méfiez-vous des blancs, habitans du rivage.

III
Il est doux de se coucher, durant la chaleur, sous un arbre touffu, et d’attendre que le vent du soir amène la fraîcheur.

Femmes, approchez. Tandis que je me repose ici sous un arbre touffu, occupez mon oreille par vos accens prolongés. Répétez la chanson de la jeune fille, lorsque ses doigts tressent la natte, ou lorsqu’assise auprès du riz, elle chasse les oiseaux avides.

Le chant plaît à mon ame. La danse est pour moi presque aussi douce qu’un baiser. Que vos pas soient lents ; qu’ils imitent les attitudes du plaisir et l’abandon de la volupté.

Le vent du soir se lève ; la lune commence à briller au travers des arbres de la montagne. Allez, et préparez le repas.

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