Paroles
1. Peuple, je suis la vieille République,
Sur les débris du trône renversé,
Debout, un jour, d'une voix pacifique,
Tu t'écrieras : non, plus de sang versé ;
Sois, Liberté le linceuil du passé !
Les rois sont morts ! Vive la République !
Écoutez tous les accents d'une amie,
Peuple français comme toi j'ai souffert,
Oui, j'ai subi l'infâme calomnie,
J'ai vu mon front menacé par le fer ;
Dans mon exil je pleurais sur la France,
Et l'étranger t'a dit mon désespoir !
Lorsque vaincu
Et me criant : vengeance,
Tu m'appelais heureux de me voir.
2. À ton appel, peuple, je suis venue,
Le calme au front et la paix dans le coeur,
Mais, cette fois, suis-je aussi méconnue,
Je vois encor le désastre et l'horreur !...
Sous les remparts vont s'égorger des frères,
Chaque jour voit un massacre nouveau !...
Tu n'es point les des fureurs étrangères,
Avec le tien tu creuses mon tombeau !
3. Quoi, des tyrans as-tu donc pris le glaive ?
Le fer, le feu parlent seuls aujourd'hui,
Quand finira pour moi cet affreux rêvé,
Quand donc pour moi mon soleil aura lui ?
La République est le flambeau du monde,
Pourquoi tremper sa robe dan le sang ?
Je viens guérir ta blessure profonde ;
Peuple, regarde, où l'avenir t'attend !