Les eaux du Nil, toutes pâles, s'écoulent,
Sous les étoiles de la nuit.
Des sphinx, aux bords, sur deux rangs se déroulent.
Au milieu, notre barque fuit.
Le bien-aimé, s'accoudant sur la proue,
Laisse errer sur moi son œil doux ;
Moi, renversant la tête, je secoue
Mes cheveux d'or sur ses genoux.
Et les grands sphinx, dans la plaine infinie,
Nous regardant passer près d'eux,
Confusément versent une harmonie
Qui tombe en amour sur nous deux.