1. Je suis un homme débonnair',
Je voudrais voir tout l'monde heureux :
On est si peu d'temps sur la terr'
Qu'on n'devrait pas s'y fair' des ch'veux.
Moi, j'ai quinze ou vingt mill' francs d'rente
Qui me font vivre largement,
Ça me suffit, je me contente,
Et quant à mon tempérament :
Ça s'arrondit, ça s'arrondit...
En vivant heureux et tranquille,
À quoi bon se fair' de la bile,
Ça s'arrondit, ça s'arrondit !
2. Je suis ami du mariage.
Aussi, messieurs, je l'dis bien haut,
Il faut des enfants en ménage,
Mais sacrebleu ! pas trop n'en faut !
Ce n'est pas l'avis d'mon épouse
Qui tous les ans m'donne un garçon,
Le mois prochain ça fera douze
Et quand j'm'en plains ell' m'dit : C'est bon...
3. Un soir, un pochard en goguette
Rentrait chez lui péniblement,
En disant : je n'suis pas pompette
J'ai mal au coeur assurément !
Qu'est-c' que j'ai donc dans la boussole ?
C'est-y l'vin bleu... c'est -y l'vin doux...
C'est-y l'vin blanc ?... sur ma parole
J'en sais plus rien !... mais... entre nous...
4. Dans notre beau pays de France
On voit des malins, des farceurs
Qui tienn'nt les rên's de la finance,
Ou qui sont de grands orateurs.
Dans ces métiers, on fait fortune,
On s'enrichit en quelques jours
En faisant des trous à la lune,
Ou bien en faisant d'beaux discours.
5. Français, assez de polémique,
Et montrons à l'humanité
Qu'on peut fonder la République,
Et conquérir la Liberté.
Notre République prospère
En dépit des sots, des méchants,
De tous les côtés on adhère
Et nous voyons grossir nos rangs.