Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.
Brins d'osier, vous serez le lit frèle où la mère
Berce un petit enfant, aux sons d'un vieux couplet.
L'enfant, la lèvre encore toute blanche de lait,
S'endort en souriant dans sa couche légère.
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.
Vous serez le panier plein de fraises vermeilles,
Que les filles s'en vont cueillir dans les taillis.
Elles rentrent le soir, rieuses, au logis.
Et l'odeur des fruits mûrs s'exhale des corbeilles.
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.
Et vous serez aussi, brins d'osier, l'humble clair
Où, quand le vieux vannier tombe et meurt, on l'étend
Tout prêt pour le cercueil. Son convoi se répand,
Le soir, dans les sentiers où verdit l'oseraie.
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.