1. Nous sommes tous garçons
D'assez joyeuse mine,
Nous prenons des leçons
De droit et de méd'cine,
Le matin, nous partons
De notre observatoire,
Pour aimer, rire et boire,
Et le soir nous chantons :
En r'montant,
En r'montant
Le boul'vard Saint-Miche,
En r'montant,
En r'montant
Le boul'vard des Étudiants !
En r'montant,
En r'montant
Le boul'vard Saint-Miche,
En r'montant,
En r'montant
Le boul'vard des Étudiants !
2. Quand nous r'cevons d'l'argent,
La chose est assez rare,
Nous descendons gaiement
En fumant un cigare,
Nous gaspillons notre or.
Puis, au bour de la s'maine,
Nous sommes dans la gêne,
Mais nous chantons encor :
3. C'est le joyeux quartier
Où bell's et souriantes
Au bras d'un bachelier
Vont les étudiantes :
Elles ont pour tout bien
Des faux ch'veux, d'la peinture
Qu'ell's s'mettent sur la figure,
Mais, l'soir on n'y voit rien.
4. On y rencontre aussi
La gentille Musette,
Joyeuse, sans souci,
En Mimi la coquette ;
Dans le quartier latin
Elles sont immortelles,
Mais toujours infidèles
À deux heur's du matin.
5. Combien de sommités
Du droit, de la méd'cine,
Font les collets montés
Et renfrognent leur mine,
Et pourtant, comme nous,
Ils s'en allaient naguère
Au bal de la Chaumière
Et chantaient comm' des fous :
6. Le vieil esprit français,
Le sourir' de Rabelais,
La gaîté de Molière
S'y donnent rendez-vous
Et souvent, à l'aurore,
On les rencontre encore
Rentrant bras d'ssus, bras d'ssous.
