Paroles
Voyons ma tante, à ma coiffure
Trouvez-vous rien à reprocher ?
Trouvez-vous bien cette frisure ?
N'y a-t-il rien à retoucher ?
Regardez bien, soyez sévère,
Pas de complaisance, sur tout,
Car aujourd'hui je veux lui plaire,
Je veux lui paraître à son goût;
Ah ! ma tante, combien je suis tremblante !
Il ne tremble pas plus, je crois,
Le pauvre conscrit aux abois
Qui voit le feu pour la première fois.
J'ai pris grand soin de ma toilette
Et cela soit dit entre nous,
Je m'en trouvez assez satisfaite,
Mais vous, dites-, qu'en pensez-vous ?
Voyez mon corsage et ma taille
Sont-ils tels que vous les aimez ?
Un bal, c'est comme une bataille
La victoire est aux mieux armés !
Ah ! ma tante, je suis toute tremblante !
Dame, il faut excuser les émois
De mon pauvre cœur aux abois
Qui voit le feu pour la première fois.