Paroles
1. Un jour dans l'coin d'un salon,
Il y avait trois soldats d'plomb,
Qui guettaient on n'sait pourquoi,
Dans un autr', trois soldats d'bois.
Mais comm' les soldats de plomb
Possédaient un gros canon,
Les trois pauvres soldats d'bois se disaient entre eux pleins d'effroi :
Si on engag' le combat,
C'est pas l'moment d'rester, là !
Une, deux, une, deux,
Sonnez, trompette
Pour la retrait !
Une, deux, une, deux,
Pour la retraite
Des soldats d'bois !
2. Voyant ça, les soldats d'plomb
Pour fair' servir leur canon,
Le hissèr'nt on n'sait comment,
En cinq minut's sur un p'tit banc.
Pendant c'temps les soldats d'bois,
En forçant l'pas tous les trois,
Se glissèr'nt très adroitement,
Sans bruit derrière un paravent.
En disant tout bas, tout bas :
C'est le moment de rester là.
3. Comme les trois soldats d'plomb,
En guise de munitions,
Avaient un litr' de p'tits pois,
Ils mitraillèr'nt les soldats d'bois.
Avec un bruit effarant,
Ils criblèr'nt le paravent
Et sous le bombardement,
Les soldats d'bois restaient tremblants.
Se d'mandant découragés :
À quelle heur' va-t-on manger ?
4. Lorsque les trois soldats d'plomb,
Fur'nt au bout d'leurs munitions,
Ils chargèrent à la fois
Avec vigueur les soldats d'bois.
Ceux-ci pour sauver l'honneur,
Plongèr'nt dans un base à fleurs,
les trois assaillants furieux,
Sans réfléchir firent comme eux.
Mais comme ils étaient en plomb,
Dans l'vase ils restèr'nt au fond.
5. Et les trois soldats d'bois
Sauvés par leur faible poids,
Aux soldats d'plomb trépassés
Dir' : y n'fallait pas commencer !
Puis dans l'salon tous les trois,
Ont rammasé les p'tits pois,
Les fir'nt cuir' dans un vase à fleurs
Qu'ils posèr sur le radiateur ;
Et les trois soldats de bois,
Ont mangé tous les p'tits pois.