1. C'était un arbico,
Très beau garçon, mais simple turco,
Qui aimait la Fatma,
La plus jolie des fill's de Blida...
Et souvent près de la belle,
On pouvait voir le turco
Penché tendrement vers elle,
Lui chanter amoroso :
Ah ! Fatma ! Jolie Fatma !
Aime bien ton p'tit soldat.
Pas besoin, pour être heureux,
D'or, quand on est amoureux...
Et Fatma la brune,
Souriant toujours
Au clair de la lune,
Soupirait d'amour.
2. Mais Fatma aimait trop
Les beaux habits, l'or et les joyaux,
Et la belle oublia
Son p'tit turco pour un vieux pacha...
Quand pour être grande dame
Ell' quitta la ville, un soir,
Le turco la mort dans l'âme,
Dit encor pour l'émouvoir.
Ah ! Fatma ! Jolie Fatma !
Tu dédaignes ton soldat.
Mais l'amour me vengera,
Comme moi, tu souffriras.
Mais Fatma la brune,
Souriant toujours,
Au clair de la lune,
Rit de son amour.
3. Le vieillard son époux
Couvrit Fatma des plus beaux bijoux,
Mais près de lui bientôt
Ell' regretta son joli turco.
Mais hélas devant sa porte,
Les eunuques font le guet.
Et ce n'est qu'une fois morte,
Qu'on sort de ce palais.
Et Fatma, là-bas, là-bas !
Se souvient du p'tit soldat...
Et derrière ses rideaux,
On entend de longs sanglots,
C'est Fatma la brune,
Cloîtrée pour toujours,
Au clair de la lune,
Qui se meurt d'amour.
