1. Certain rat dans une cuisine
Avait pris place et le frater
S'y traita si bien, que sa mine
Eût fait envie au gros Luther.
Mais un beau jour, le pauvre diable,
Empoisonné, sauta dehors,
Aussi triste, aussi misérable
Que s'il eût eu l'amour au corps.
2. Il courait devant et derrière,
Il grattait, reniflait, mordait,
Parcourait la maison entière,
Où de douleur il se tordait...
Au point qu'à le voir en délire
Perdre ses cris et ses efforts,
Les mauvais plaisants pouvaient dire:
Hélas! il a l'amour au corps !
3. Dans le fourneau le pauvre sire
Crut enfin se cacher très-bien,
Mais il se trompait; et le pire,
C'est qu'il y creva comme un chien.
La servante, méchante fille,
De son malheur rit bien alors.
Ah ! disait-elle, comme il grille !
Il a vraiment l'amour au corps!