Paroles
1. Aux prodiges de la Victoire
Qu'un autre consacre ses chants
Que ses vers mâles et touchants
Célèbrent les fils de la gloire ;
En vain leur courage indompté
Nous gagnait cent et cent batailles
Le crime au sein de nos murailles
Allait tuer la Liberté !
Chantons la Liberté
Couronnons sa statue
Comme un nouveau Titan
Le crime est foudroyé
Relève, relève ta tête abattue,
Ô France ! à tes destins Dieu lui-même a veillé
Ô France ! à tes destins Dieu lui-même a veillé.
2. Dans l'abîme avec quelle adresse
Les monstres savaient t'attirer !
Ils sont prêts à te dévorer,
Leur regard encor te caresse ;
Le pur langage des vertus
Est sur leurs lèvres mensongères ;
Leurs âmes sont les noirs repaires
Où tous les forfaits sont conçus !
3. Longtemps leur audace impunie
Trompa notre crédulité :
En invoquant la Liberté,
Ils préparaient la tyrannie ;
Le jour, ils maudissaient les rois,
Leurs entreprises sacrilèges ;
Et la nuit ils creusaient des pièges,
Tombeaux du peuple et de ses droits.
4. Voyez-vous ce spectre livide
Qui déchire son propre flanc ?
Enivré, tout souillé de sang,
De sang il est encore avide ;
Voyez avec quel rire affreux
Comme il désigne ses victimes !
Voyez comme il excite au crime
Ses satellites furieux !
5. Ce Dieu que proclamaient leurs bouches,
Qu'ils blasphémaient du fond du coeur,
Du Peuple, Eternel protecteur
Contre ses assassins farouches,
Dieu jette un regard menaçant
Sur le tyran, sur ses complices...
C'en est fait, déjà leurs supplices
Laissent respirer l'innocent.
6. Pars, vole, active renommée,
Vole... aux deux bouts de l'Univers,
Du Peuple écrasant ces pervers
Que la nouvelle sdoit semée,
Peins-nous Citoyens et Guerriers
Terrassant d'un même courage
Les rois dans les champs du carnage,
Les factieux dans nos foyers.
7. L'arbre auguste dont la verdure
Défend ton front majestueux,
Offre désormais à nos voeux
Une ombre plus douce et plus pure ;
Des vents contre lui déchaînés
Bravant l'effort, le souffle immonde,
Bientôt il couvrira le monde
De ses branchages fortunés.