Les scouts ont mis la flamme
Aux bois résineux
Écoutez chanter l’âme
Qui palpite en eux.
Monte flamme légère
Feu de camp si chaud si bon
Dans la plaine ou la clairière
Monte encore et monte donc
Feu de camp si chaud si bon
Autrefois était Prince
Perfide et méchant
Dépeuplant sa province
Des petits enfants
Me tendit ses embûches
L’enchanteur Merlin
M’enferma dans les bûches
Du grand bois voisin
Depuis lors je dévore
Tout autour de moi :
De me voir près d’éclore
On tremble d’effroi
Mais des arbres qui flambent
Je suis prisonnier,
Et mes bras et mes jambes
Brûlent tout entiers
Ce terrible supplice
M’a bien converti
Et pour votre service
Me suis fait petit
Je m’installe en vos chambres
A votre foyer
Pour réchauffer vos membres
Et vous égayer
C’est moi qui vous éclaire
Dans les longues nuits.
Qui vous rend plus légère
La peur ou l’ennui
J’entre dans la cuisine
Et fais chanter l’eau
Et je sors de l’usine
Par le haut fourneau
Je permets que m’allume
Le pauvre ouvrier,
Forgeron sur l’enclume
Ou pâle verrier
Les gerbes d’étincelles
Que je sème au vent
Emportent sur leurs ailes
Vos rêves d’enfant
Si bien que sur la terre
Les plus malheureux
Sont les traîne-misère
Qui n’ont point de feu
Ma suprême espérance
Est qu’un jour viendra
Où Dieu, plein d’indulgence
Me délivrera
Lors j’irai d’une haleine
Au divin séjour
Retrouver forme humaine
Et brûler ...d’amour
Mais je sens que j’expire :
Ecoutez la voix
Qui faiblit et soupire
D’un vieux feu de bois
Ma leçon, la dernière
Vous dit : Mes enfants
On ne fait rien sur terre
Qu’en se consumant !