Cette chanson, écrite en 1852, déplut fortement au pouvoir en place pour sa critique des forces de gendarmerie, et fut
interdite. Source : Corpsyphonie
1. Deux gendarmes, un beau dimanche,
Chevauchaient le long d'un sentier;
L'un portait la sardine blanche,
L'autre, le jaune baudrier.
Le premier dit d'un ton sonore:
Le temps est beau pour la saison.
2. Phoebus, au bout de sa carrière,
Put encore les apercevoir;
Le brigadier, de sa voix fière,
Troubla le silence du soir:
Vois,dit- il, le soleil qui dore
Les nuages à l'horizon.
3. Ah! c'est un métier difficile:
Garantir la propriété;
Défendre les champs et la ville
Du vol et de l'iniquité.
Pourtant, l'épouse qui m'adore
Repose seule à la maison.
4. Il me souvient de ma jeunesse;
Le temps passé ne revient pas...
J'avais une folle maitresse,
Pleine de mérite, et d'appas.
Mais le cœur... pour quoi? je l'ignore...
Aime à changer de garnison.
5. La gloire, c'est une couronne
Faite de rose et de laurier;
J'ai servi Vénus et Bellone:
Je suis époux et Brigadier.
Mais, je poursuis ce météore
Qui vers Colchos guidait Jason.
6. Puis, ils rêvèrent en silence;
On n'entendit plus que le pas
Des chevaux marchant en cadence;
Le brigadier ne parlait pas.
Mais, quand revint la pâle aurore,
On entendit un vague son: