1. François’, François’ revient d’Genève,
S’assit sur un banc,
En y pleurant son cher amant.
2. J’ai bien de quoi pleurer, ma mère ;
J’ai rêvé cette nuit
Que mon amant m’avait trahi’.
3. Pas sitôt eu dit la parole
Trois coups frappe à la porte :
- Hélas ! Mon Dieu, c’est mon amant.
4. L’amant prit la main de Françoise :
- Allons nous promener
Là-haut le long de nos vergers.
5. Quand il fut en haut d’ces prairies :
- Françoise, ah ! C’est ici,
Ah ! C’est ici qu’il faut mourir.
6. - Amant, aurais-tu le courage
De me tuer ici,
Qui suis enceinte de six mois ?
7. L’amant tirant son épée claire
Droit au coeur lui a planté.
Hélas ! Grand Dieu, quell’ cruauté !
8. L’amant prit le coeur de Françoise
Et celui de l’enfant,
A sa mèr’ lui en fit présent.
9. Tenez, voilà, mère barbare,
Une oeuvre de vos désirs
Qu’vous désiriez il y a si longtemps.
10. La mèr’ prit les clefs de son coffre
Cent écus lui compta :
- Hélas ! Grand Dieu, quell’ cruauté !
11. Jamais je ne l’ai désirée ;
Mon fils, ah ! Tiens, va-t’en !
Ah ! Tiens, va-t’en qu’on ne t’y r’voie pas !
12. - Mèr’, blanchissez-moi un’ chemise,
Je pars de mon pays ;
Adieu, la femme et le petit !
13. Quand il fut haut de ces prairies,
Il entendit sonner :
- Voilà pour Françoise enterrer !