La partition pourrait être considérée comme un "simple bout de papier", valable seulement le temps de connaitre par cœur le morceau, c'est à dire d'en l'attente de pouvoir s'en libérer et se passer d'elle.
Par certains cotés, c'est effectivement ça, mais je n'arrive pas à penser que c'est exactement, et seulement ça.
En ce qui me concerne, la partition est souvent un point de départ pour s'évader dans des interprétations plus libres de celle ci et qui parfois ne gardent qu'un lien de plus en plus ténu avec l'original.
Cet éloignement vis a vis de celle ci peut devenir la source principale du plaisir de celui qui l' interpréterai avec beaucoup de liberté.
Même si dans mon cas particulier je me sens surtout bien lorsque la partition est traduite dans ma notation, je crois que cela resterai valable même sans cette particularité personnelle.
Il me plait a croire que la profondeur de ce plaisir pour le musicien, a de forte chance de se communiquer aux éventuels auditeurs. Ceux ci pourraient apprécier
- cette liberté d’interprétation (sous réserve quelle soit pleine de vie et d'authenticité),
- tout autant que la ligne originale.
Pour que la magie de la liberté s’opère (qu'il y ait ou pas improvisation), il faut selon moi que le musicien soit relâché, en toute tranquillité, en toute sécurité avec une partition à porté de vue, non pas pour s'y enfermer mais pour la transcender.
Cette tranquillité relative, cette forme de relâchement n'exclue nullement les tensions internes et les émotions parfois très intenses qui peuvent (et doivent?) le traverser pendant son interprétation.
L’improvisation mène souvent à ce genre de vécu mais ce peut être vrai même sans improviser.
Quoi qu'il en soit, même si les nouveaux supports techniques viendront de plus en plus modifier la forme des partitions, en les faisant naturellement évoluer, je ne crois pas que l'avenir conduira même (dans quatre génération), à la disparition des partitions.