Mozart in the Jungle, saison III, épisode 7, un hymne à la liberté
18 janvier 2017
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Jean-Baptiste
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J'avais déjà écrit un article disant tout le bien que je pensais de la série musicale américaine Mozart in the Jungle. Si la
saison I mettait en avant des personnages bohèmes du centre new-yorkais, en recherche de sensations (drogue, sexe...), la saison III est tout à fait différente
et d'autant plus musicale. Elle débute à Venise en compagnie de La Fiamme, diva italienne jouée par Monica Belluci. Le maestro fantasque et infantile mais tellement
génial, Rodrigo (Dermot Mulroney) nous conduit dans tous les hauts lieux musicaux de la cité lacustre. Des épisodes fabuleux où le chant est à l'honneur ; je vous les
conseille particulièrement.
Retour à New-York
La grève est terminé, le chef d'orchestre reprend du service à New-York. Et le premier concert de l'année se déroulera... en prison. Fidèle
à ses habitudes de tournage en extérieur, la production de Roman Coppola a réellement tourné en prison, et réellement devant des prisonniers. Pouvez-vous y
croire ?
Les prisonniers se retrouvent d'ailleurs interviewés en fil rouge, dans cet épisode présenté comme un documentaire, pour nous faire part de
l'évasion qu'ils ont ressenti à l'audition de ce grand orchestre ; la plupart n'avaient jamais écouté le moindre orchestre symphonique auparavant.
Oiseaux et ondes Martenot
Au programme : Olivier Messiaen... uniquement, ce qui est très gonflé de premier abord, au vue du public, autant celui de la prison que celui
qui est derrière son écran. Et pourtant, tout passe merveilleusement. Ce sont des extraits de Turangalia Symphonie (mouvements 1, 5, 6 et 10) ainsi que les mouvements 3
et 5 (Abîme des oiseaux et Louange à l'Eternité de Jésus) du Quatuor pour la fin des temps qui sont enregistrés pour l'occasion ; certains
proposés en intégralité, sur un montage extraordinaire, mêlé de visages de prisonniers, d'oiseaux survollant le centre de rétention et d'instrumentistes (réels pour la
plupart, acteurs pour certains). On appréciera la présence des ondes Martenot et d'une petite explication pédagogique sur leur présence dans l'oeuvre de Messiaen.
On apprend également le rôle que la prison a joué pour le compositeur français. J'y ai personnellement appris beaucoup de choses. Cet épisode,
le plus musical que la télévision ait jamais offert à nos oreilles, est un véritable hymne à la liberté.