Mort de la partition manuscrite
14 février 2015
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Jean-Baptiste
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Le stylo et la feuille blanche peuvent rendre encore quelques services, d'accord, principalement autour de la pédagogie. Pour tout ce qui
doit aller vite et tout ce qui n'a aucune raison de passer les années, tout ce qui est sous forme de brouillon, la partition manuscrite conviendra toujours. Mais
prenons le temps de lister tout ce que la partition tirée d'un logiciel d'édition de partitions nous apporte.
L'aspect pratique
Pour commencer, lorsque l'on maîtrise un logiciel d'édition de partitions, la saisie n'est pas plus longue que l'écriture manuscrite, elle
peut même être 2 à 3 fois plus rapide. Comme dans un traitement de texte, il est possible de faire des copier/coller, des déplacements, des suppressions, là où la main munie
d'un crayon ou d'un stylo devra calculer au plus juste et user de toute sa concentration pour éviter toute erreur. Les erreurs, justement, parlons-en. Elles sont facilement
modifiables sur informatique et la netteté de l'ensemble facilite grandement la lecture, surtout pour nous (en comparaison aux contemporains de Mozart, par exemple), qui avons
appris à lire sur partitions éditées. Une partition manuscrite peut être un objet d'une grande beauté à condition que le scripte y ait passé un temps considérable, ce qui n'est
guère possible dans le milieu professionnel et qui n'est pas conseillé pour celui qui n'est pas sûr de savoir faire.
De nombreuses fonctions
Une fois les notes rentrées, le logiciel, quand il est de qualité, nous permet de tout modifier à notre guise. On souhaite reprendre une partition
pour voix seule à deux voix ? Nul besoin de recopier la première, heureusement, il suffit de rajouter une deuxième voix. Certains logiciels proposent des plugins qui se proposent
de réaliser eux-mêmes une réduction pour piano ou de trouver les accords et bien d'autres choses encore dans ce domaine. LA fonction magique, LA fonction qui ne nous fait pas du
tout regretter le papier et le stylo, LA fonction qui nous gagne un temps fou, c'est la TRANSPOSITION ! Quel bonheur de pouvoir dire à un chanteur "Trop aigu ? Ne bougez pas, je
vous la sors un ton plus bas" ou de penser une partition pour instrument transpositeur en ut avant de la passer dans la tonalité de l'instrument, d'harmoniser un chant en La mineur,
pour plus de clarté d'esprit, avant de le proposer à une chorale, dans sa tonalité originale de Sib mineur...
"Mort de la partition manuscrite" est un titre journalistique, volontairement provoquant. Même une tablette tactile dans son sac équipée du
logiciel d'édition le plus pratique au monde ne remplacera jamais une prise de note rapide en cours de solfège, ou du professeur pour son élève ou pour un brouillon. Mais la
partition numérique est tellement plus claire, plus pratique et copiable à l'infini qu'il paraît maintenant difficile de s'en passer.