Les différentes formes de canons
29 mai 2015
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Jean-Baptiste
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Comme vous le savez peut-être,
le canon
est une forme musicale que j'affectionne tout particulièrement.
J'ai même eu l'occasion d'en composer une petite quarantaine pour les enfants, les adolescents ou les chorales. Les canons,
sauf les plus simples (comme
Le Carillonneur ou
Frère Jacques) demandent une écriture contrapuntique, c'est
à dire, une écriture autant verticale qu'horizontale. Cela signifie, en clair, que chaque phrase musicale est intéressante en
elle-même au niveau mélodique et que toutes ces phrases musicales superposées donnent un ensemble cohérent au niveau
harmonique. Il existe différents types de canons :
Le canon le plus simple
Il s'agit du type de canon le plus répandu, presque toujours à 3 ou 4 voix. Il n'a pas de nom. Voici
un graphique simple pour l'expliquer.
Sur ce graphique, chaque couleur représente une partie ou une phrase musicale. Chaque voix déroule
les trois parties comme s'il s'agissait d'une seule et même mélodie. Les autres voix font de même mais en décalage.
Ainsi, à tout moment, les trois parties sont superposées.
Le canon poursuite
Ce canon que j'appelle "poursuite" adopte un principe un peu différent. Ici, le nombre de parties
ne correspond plus au nombre de voix et le graphique précédent ne marche plus. Voici un nouveau graphique pour
l'expliquer, en prenant pour base un canon à deux voix :
Sur le graphique on peut voir que le thème (lui-même divisé en plusieurs petites parties difficiles à
séparer) est répété très vite par la deuxième voix. Puis les deux voix déroulent la mélodie en restant très proches l'une
de l'autre. Pour le compositeur, l'écriture est complexe à partir de trois voix et redoutable à quatre voix.
Le canon modulant
Il s'agit d'une forme proche de la première à cette différence près que le thème module. Cela signifie
que lorsqu'on a achevé une première interprétation, on le répète dans une nouvelle tonalité, souvent au ton supérieur.
Quand les notes deviennent trop aiguës, on peut passer à l'octave inférieure.
Le canon à la quarte ou la quinte
C'est le fin du fin du canon. Diablement difficile à composer, passionnant à interpréter. Dans ces formes
souvent plus longues que les précédentes (ils sont parfois écrits sur deux pages), la deuxième voix chantera bien la même
chose que la première mais à la quarte ou à la quinte inférieure ou supérieure. On trouve ainsi de superbes canons de la
Renaissance tout à fait adaptables en chorale SAB. Les sopranos ont la première partie, les altos répètent à la quarte
ou la quarte inférieure, suivent les hommes qui reprennent le thème à l'octave. Nous avons, au final, le principe du
fugato.