Le véritable rôle d'un éditeur de partitions
22 juin 2016
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Lionel
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Lorsque, dans la tête d'un auteur, germe l'idée des paroles d'une chanson et que la musique arrive dans celle du compositeur
(ou dans le même cerveau), il faut immédiatement coucher sur le papier les idées avant qu'elles ne s'envolent. Après la mise en forme définitive,
il faut protéger ses droits auprès de l'organisme de son choix (SACEM ou pas).
Si l'on veut toucher des royalties sur ses compostions, il y a trois façons de le faire. La première consiste à se produire
partout sur des scènes et dans les médias. Mais cela risque d'être épuisant et avec une seule chanson c'est un peu léger.
La deuxième consiste à passer par un éditeur pour lui proposer ses épreuves. Ensuite, à lui de les éditer et les diffuser. Si vous
n'êtes pas passé par un copiste, l'éditeur peut le faire lui-même pour améliorer la mise en page et en fonction du budget, réduire la place
occupée de façon drastique. La partition doit tenir sur deux feuillets recto-verso ou s'il y a plusieurs titres dans un recueil.
L'éditeur passera par un imprimeur pour réaliser les partitions ou les recueils. Sachant que tout cela a un coût, certains musiciens professionnels
font de l'autoédition et proposeront leurs œuvres sur internet. Il ne faut pas oublier que c'est l'exécution en public d'une œuvre et le versement des sommes dues à la
SACEM qui ouvrent les droits pour obtenir des royalties.
Un éditeur doit donc très rapidement rentabiliser sa mise de fonds pour avoir un retour sur investissement. Il va donc distribuer dans les
boutiques de musique les recueils et quelques partitions. Des boutiques virtuelles sur la toile proposeront aussi la vente en prenant au passage une marge et
des frais de port.
L'éditeur arrose quelquefois les orchestres les plus connus en offrant les premières partitions ou recueils dans l'espoir que les titres
seront joués en public ou devant les médias.
Le problème en France, c'est que très très souvent les partitions ou recueils ne sortent des imprimeries que très longtemps après que
l'artiste a fait la promotion de ses chansons, CD, DVD et tournées. Le minimum syndical, c'est 6 mois à un an. Cela laisse largement de temps à pas mal de
musiciens de se faire leurs petites partitions maison sans attendre le bon vouloir des éditeurs.
Les éditeurs n'ont pas pour vocation de se substituer aux distributeurs (commerces réels ou virtuels) à qui revient cette charge. Mais,
pour en avoir testé beaucoup, je peux affirmer qu'une très grande majorité est disposée à vendre les partitions et recueils en stock aux particuliers.
Il ne faut pas hésiter à les contacter par téléphone ou télécopie et passer outre le barrage systématique du secrétariat pour trouver la
bonne personne, avec toute l'amabilité qu'il faut tout en étant tenace en affaire.
Après, vous pourrez contacter directement la personne qui s'est très bien occupée de vous pour les commandes suivantes.
Il y a quelques éditeurs (peut-être pour des raisons éthiques ou budgétaires) qui ne vendront jamais aux particuliers.
Et la troisième solution est de diffuser soi-même ses partitions sorties de l'imprimerie ou de chez l'éditeur pour toucher un maximum
de musiciens qui généreront les royalties.
La chaîne humaine : compositeurs, auteurs, copistes, interprètes, éditeurs de partitions, producteurs (CD-DVD), tourneurs, musiciens,
est celle qui fait connaître la créativité de nos artistes. Si l'un d'eux ne fait pas bien son travail, tout s'écroule. J'ajoute que certains imprimeurs
ne font pas que de la partition.
Et vous ? Avez-vous ou avez-vous eu des relations avec les éditeurs ?