La musique, non merci !
14 novembre 2016
|
Jean-Baptiste
|
|
J'aimerais vous faire part d'un élément de mon passé, que je n'ai jamais raconté ici ; il s'agit de mes débuts au piano
et de mon rapport à la musique pendant mon adolescence.
Petit, même tout petit, je rêvais de faire un instrument et plus particulièrement du piano. Mes parents ont acheté un
piano quand j'avais neuf ans, à un âge où ce rêve était devenu plus diffus déjà. J'ai pris des cours avec une professeure particulière, sans qualités
particulières. Comme j'avançais vite, il a été proposé à mes parents de m'inscrire au conservatoire régional. Les échos que j'en avais
étant très négatifs (j'avais dans l'idée que c'était pire que l'école !), j'ai décliné la proposition (qui pourtant n'en était pas une).
Cela ne changeait rien au fait que la musique était toujours très présente en moi.
Au collège, en 6ème, la chorale du collège était quelque chose qui m'intéressait. Seulement j'ai laissé
passer les premières séances (allez savoir pourquoi) et au bout d'un moment, je me suis dit que je reporterais l'inscription à l'année
suivante. Seulement, l'adolescence est passée par là. Dès la 5ème, pour moi, la musique et la chorale, c'était pour les
bébés, pour les chouchous du prof. C'était encore pire en 4ème et en 3ème. C'est seulement en secret que je prenais
plaisir à chanter. Anecdote : je me souviens que c'était comme un jeu, pour moi, de passer d'une octave à l'autre, de ma voix aiguë d'enfant
à ma voix grave d'adulte, pendant mes années de mue. Mais officiellement, le cours ne me plaisait pas. D'ailleurs, mes notes en éducation
musicale n'étaient pas bonnes.
Mais quelque chose de plus fort que les préjugés ou que les habitudes sociales m'a poussé à revenir à la musique, vers l'âge
de 15 ans. Je me suis assis au piano en secret, j'ai rouvert mes anciens livres de partitions, j'ai commencé à composer mes premiers morceaux
maladroits, j'ai cherché comment les écrire, progressant ainsi en solfège. Je me suis rapproché des amis musiciens. J'ai ensuite rejoint le
conservatoire parce que j'en avais envie et je ne m'en suis pas trop mal sorti.
Ce que je voudrais dire ici, c'est que si ça doit se faire, ça se fera. La musique pour les enfants, c'est super, mais
si l'enfant n'y trouve pas encore son compte, cela n'a pas vraiment d'importance. S'il commence la musique tard, quelle importance au bout
du compte ? Il ne sera pas le meilleur, il ne sera pas concertiste professionnel ou chef d'orchestre. Oui, admettons, mais même une carrière
professionnelle n'est pas interdite à quelqu'un qui commence la musique sur le tard, comme moi. L'idée est communément admise qu'un enfant, pour être complet, doit
faire du sport et de la musique, faire ses humanités modernes, en quelque sorte. Mouais, je ne suis pas convaincu mais bon, à la rigueur pourquoi
pas ? Mais faire de la musique, ce n'est pas forcément prendre des cours d'instrument et de solfège, ça peut être tout simplement chanter, chanter
en famille, chanter entre amis.
Image : Rick Harris