La mise en voix dans les cours de musique au collège
29 mars 2015
|
Jean-Baptiste
|
|
L'échauffement vocal des cours d'éducation musicale (appelé Mise en vocalité dans les programmes
officiels) a son importance. Il propose de mobiliser les muscles de la voix de façon progressive pour éviter les soucis et il
amène les enfants à progresser pas à pas dans l'utilisation de leur larynx et de leurs cordes vocales. Mais il ne peut pas être
envisagé de la même manière au collège qu'en chorale pour plusieurs raisons.
Le temps disponible
Sur un cours de 55 minutes, qui se réduit bien souvent à 50 minutes une fois dégagé de tout ce qui
est retard, discipline, appel et autres joyeusetés administratives, le professeur de musique a fort à faire entre le travail d'écoute, de
pratique instrumentale, lorsqu'elle est justifiée, d'évaluation et de chant à proprement parler. S'il reste 10 minutes avant la fin
du cours et que 8 sont consacrées à l'échauffement vocal, les élèves, qui aiment beaucoup le chant vont râler et je les comprends.
Le public
Devant un public pas toujours facile, il est vain de proposer des "ma né mi né ma né mi né ma" et autres
échauffements traditionnels qui ont leur utilité dans d'autres contextes, notamment en groupe choral. Ce genre d'exercices peu
passionnants devant des élèves qui n'ont pas fait le choix d'étudier le chant risquent de se retourner contre le professeur. Ceux-ci
ne seront pas faits sérieusement, vont déclencher des moqueries et le but ne sera pas atteint.
Les alternatives
Il y a pourtant plusieurs solutions qui s'offrent au professeur. Pour pallier le cruel manque de temps, il
faudra en passer par des exercices de courte durée, c'est inévitable. Ensuite, il est tout à fait envisageable de commencer un travail
"mine de rien", pendant la première partie du cours. Nous écoutons le thème d'une musique. Vous le chantez, doucement, pas trop aigu puis un peu
plus aigu, en crescendo, on se lève, un peu plus fort, etc. Ça aura duré 2 minutes mais les élèves n'auront pas perdu leur capacité
de concentration et la voix aura commencé à se chauffer. Avant le chant à proprement parler, il peut être intéressant de revenir sur
la posture et sur le souffle, ça ne prend pas longtemps, puis de choisir dans le chant une phrase qui servira de travail. Exemple : Sur
le chant Lily de Pierre Perret, on peut isoler la phrase "On la trouvait plutôt jolie, Lily" dans une tonalité médium et
descendre dans les graves. Pour monter dans les aigus, on pourra choisir plutôt "Dans un bateau plein d'émigrés"... Il reste la possibilité
de se lancer directement sur un chant sans grandes difficultés, d'en demander peu aux élèves pour commencer, de s'arrêter au besoin si une
difficulté se présente puis de demander de plus en plus d'investissement aux jeunes chanteurs.
Une précision : Les voix des élèves sont tout à fait différentes à 8h30 du matin et à 16h30 et ce point est
à prendre en compte. Le matin, on recherchera plus le réveil de la voix et le soir, le calme... pas le calme de la voix, le calme tout court
qui passera par la respiration.
De nombreux exercices de mise en voix, échauffement vocal.