La fac de musicologie
24 septembre 2014
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Jean-Baptiste
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Que de belles années se sont déroulées à la faculté de musicologie de Dijon. Elles
se sont d'ailleurs littéralement déroulées sans que j'ai besoin d'intervenir. C'était exactement ce dont j'avais
envie (besoin je ne sais pas) : des cours facultatifs à 100%, rien glander de la journée et avoir tout de même
son examen avec quelques points d'avance. Yeah !
À qui la faute ?
La mienne, pour commencer. Rien ne m'obligeait à me lever au milieu de l'après-midi
(en exagérant à peine !), à déclarer inutiles des cours pourtant diablement intéressants sous prétexte que je pouvais
compenser une mauvaise note théorique par une bonne note technique, à snober les professeurs qui avaient beaucoup
à m'apporter.
Ensuite celle d'un système. Un système démesurément souple, sans surveillance, sans
note éliminatoire avec un nombre d'heures par semaine très limité, officiellement pour laisser aux étudiants le temps
de travailler personnellement leurs cours et leur instrument, réellement pour faire des économies de professeurs.
Et pour terminer, la faute de certains professeurs pas forcément à leur place devant
une classe. Je ne citerai pas de noms car je ne veux faire de tort à personne mais simplement dresser le portrait d'une
fac de base, avec des professeurs comme il y en a partout. Des professeurs inspirants et des branleurs.
Il faut de tout pour faire un monde
Commençons par le chef, appelons-le Monsieur D., qui donnait le strict minimum de cours, toujours
en retard, portable toujours allumé, qui nous gratifiait d'un "Continuez !" quand on passait au tableau et que l'on entendait le
portable vibrer frénétiquement et que nous avions, manifestement, perdu son attention, cours
pas prêts, pas vraiment disponible pour écouter ses étudiants. Il donnait l'impression d'avoir toujours mieux à faire
que d'être avec ses étudiants de musicologie. Monsieur L., un cas ! Un Québecois absolument charmant que personne ne pouvait
blairer dès la deuxième année. Étonnant ? Oui, mais à force de ne pas préparer ses cours, de laisser des erreurs incroyables dans ses propos,
de proposer les mêmes devoirs dix ans de suite, de nous faire la liste de toutes ses qualités sans jamais nous honorer de
la présence de l'une d'entre elles, il ne faut pas faire l'étonné ! Monsieur G. spécialiste du jazz, un homme qui n'a jamais haussé
le ton une seule fois, qui ne préparait pas vraiment ses cours et pourtant, ça passait. Ça passait parce que nous apprenions
beaucoup de lui, tout simplement. Mlle F., une des profs que j'ai snobée sans raison. Elle nous mitonnait des cours sur
Moyen Âge et Renaissance d'une qualité exceptionnelle (pour les premiers que j'ai suivis), avec force documents photocopiés
à l'appui issus de ses recherches personnelles, ainsi que des analyses très poussées. Je n'ai pas su en profiter. Le jour des résultats de Licence,
tout en marchant à vive allure, elle m'a glissé : "Vous avez votre licence mais à la rigueur ce n'est pas normal". Comme elle
avait raison. Je l'avais tout simplement insultée en choisissant délibéremment de m'absenter de sa salle de classe et aujourd'hui je m'en
excuse.
J'avais beau ne pas être connu comme étant un bourreau de travail, j'ai été invité à donner des
cours de tutorat solfège et harmonie aux étudiants de première et deuxième année. Je n'étais pas peu fier et ai pris cette
charge très au sérieux. D'ailleurs mes cours étaient toujours prêts.
J'étais dispensé des cours d'initiation au piano (en tant que pianiste), de solfège, étant
inscrit au conservatoire et d'harmonie avec M. Leclerc étant également inscrit au conservatoire dans cette discipline. Les
cours d'harmonie de l'année préparation au capes étant tournés vers l'harmonie modale, j'ai décidé d'y assister. Le seul cours
que j'ai suivi avec envie et obstination, c'est le cours d'accompagnement au piano de ce même M. Leclerc. Cet homme-là mérite
bien un papier à lui tout seul.