La collection des partitions de Gallica
11 février 2015
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Jean-Baptiste
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Gallica rassemble tous les
documents numériques de la bibliothèque nationale de France (BNF). Elle a mis du temps à s'y mettre mais maintenant que la machine est lancée,
elle est de qualité et rend de nombreux services. On parle d'un nombre impressionnant de documents . Livres, journaux, magazines, affiches,
caricatures, cartes, images diverses, enregistrements sonores et bien sûr partitions, c'est ce qui nous intéresse.
Quelles partitions ?
Non, on ne trouve pas de tout sur Gallica, loin de là. Par définition, on ne trouve que des documents libres de
droits, ceux dont les auteurs et compositeurs sont décédés depuis plus de 70 ans. Cela nous laisse des petits chefs-d'oeuvres mais tous limités
au 19ème siècle et surtout au début 20ème. On y trouve donc beaucoup de compositions légères, des airs de salon pour piano ou chant
de compositeurs mineurs et pour la plupart totalement oubliés. Mais quelle mine pour les chercheurs car certains, comme dans tous les arts, ont été
oubliés par la
force des choses mais nous proposent des compositions très intéressantes. Un deuxième volet passionnant est celui des chansons de la guerre 1914-1918,
qui sont de vrais documents d'archive nous en apprenant beaucoup sur le moral des troupes, les habitudes des soldats, la vie des femmes et surtout de
la propagande mise en place par le gouvernement qui cherchait l'aide de tous les médias disponibles. La partition était d'autant plus active à l'époque
qu'elle circulait beaucoup plus facilement que les enregistrements et que le nombre de lecteurs instruits en solfège dès l'école était plus élevé.
Sous quelle forme ?
C'est un peu là que le bât blesse. La forme proposée n'est pas exploitable directement. Les équipes de la BNF font
du très bon travail mais ont choisi des numérisations brutes des documents, c'est à dire que les portées ne sont pas cadrées, parfois de travers.
Les défauts sont aussi conservés : les traits de crayon, les tâches d'usure, les pliures... un dernier défaut, et pas des moindres, est la présence
de tampons de couleur rouge et bleue indiquant la source, le numéro d'archive et la date du document. Si ceux-ci sont importants pour le chercheur,
le musicien, lui, préfère un document visuellement agréable.
C'est justement là que j'interviens. Lorsqu'un document musical me semble intéressant pour mes membres, pour vous, je
mets en branle tout un tas d'actions avant qu'il termine sur le site (comme j'ai le droit de le faire en citant la source) :
1) Téléchargement du fichier en PDF
2) Passage du PDF en image, en essayant de me rapprocher de la résolution du scan original. Pas trop petite pour que les notes et le texte soient très
lisibles, pas trop grande pour que le fichier ne soit pas trop lourd inutilement. En général, la résolution est de 180 pixel.
3) Recadrage des images le plus proche possible du format A4.
4) Effacement des plus gros défauts (l'étape la plus longue) : pages inutiles, tampons (s'ils sont gênants), tâches, pliures des coins, annotations
manuscrites...
5) Uniformisation des couleurs (si besoin).
6) Passage des images en PDF
7) Écriture des paroles ou d'un extrait des paroles, commentaire au besoin...
Parfois le texte est d'une qualité telle que je me fais un plaisir de recopier intégralement la partition, ce qui parfois ne prend pas beaucoup plus de
temps que les étapes précédentes. Vivement les chants de la Seconde guerre mondiale !