Chorales, comment personnaliser vos interprétations
22 août 2016
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Jean-Baptiste
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Beaucoup de partitions, d'harmonisations (les miennes en font partie) comportent peu d'indications d'interprétation.
Aurait-on affaire à des harmonisateurs fénéants ? Non, loin de là. Si le tempo, les nuances, le phrasé ou autres ne sont pas indiqués,
c'est qu'ils sont laissés à la discrétion du chef de choeur.
Le tempo
Savez-vous qu'avant le XVIIème, la période baroque, le tempo n'était pas indiqué sur une partition. Non pas
qu'il n'avait pas d'importance mais, à un type de composition donnée correspondait, en gros, un tempo, qui était connu des interprètes. Celui-ci
pouvait varier un peu d'une région à l'autre, d'une interprétation à l'autre, mais pas tellement.
Au XVIIème siècle, on a choisi des termes italiens pour donner une idée du tempo : lento, adagio, moderato,
allegro, presto... mais sans chercher une grande précision.
Beethoven fut un des premiers à utiliser des indications de tempo à rallonge pour être sûr que tout soit bien executé
suivant la décision du maestro. L'arrivé du métronome au début du XIXème siècle a achevé de rajouter de la précision dans ce
domaine.
Et aujourd'hui ? Pour un Gospel ou une harmonisation de chant de Noël ou une chanson traditionnelle, le tempo est
rarement indiqué parce qu'il y a de multiples façons d'interpréter le chant. C'est en fonction des goûts de chacun que le tempo sera choisi.
Et pour personnaliser encore plus son interprétation, le tempo pourra varier. Exemple : un premier couplet d'introduction lent, les autres
couplets plus rapides et une accélération dans le dernier refrain.
Les nuances
L'histoire des nuances est proche de celle du tempo dans le sens où les indications sont arrivées petit à petit. Bach n'en
utilisait pas encore. Mozart en utilisait trois uniquement, sauf exceptions : piano, mezzo-forte, forte. On atteint le sommum de l'éclatement
des nuances dans des oeuvres comme les symphonies de Mahler, fin XIXème, par exemple.
Et dans votre propre travail choral, que les nuances soient indiquées ou non, vous pouvez très bien jouer avec l'intensité,
en fonction du type de chant, du texte, du nombre de couplets.
Et encore
Il y a quelque chose que j'aime beaucoup faire personnellement, c'est ne pas tout faire chanter à tout le monde tout le temps.
On peut par exemple ne garder que les femmes au premier couplet, faire chanter un couplet par les hommes, alterner solistes et choeur. Attention
de ne pas passer du 4 voix au 3 voix en supprimant une partie ; l'équilibre de l'ensemble risquerait d'être perturbé.
On peut aussi introduire un micro, ne garder qu'une partie du choeur (celle qui bosse le plus vite), ne pas chanter tous les
couplets (surtout quand il y en a plus de cinq), confier une percussion à ceux qui ont le meilleur sens du rythme, taper des mains (sur les temps
ou à contre-temps), prévoir de faire participer le public...
Il y a mille façons de personnaliser ses interprétations en chorale. Quelles sont les vôtres ?