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Betty Boop et la musique

17 février 2020
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Jean-Baptiste
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Betty Boop et la musique

Betty Boop est un personnage de dessin animé américain, de cartoon, créé en 1930 par Dave Fleischer, le célèbre réalisateur. On compte une centaine d'épisodes tous compris entre 1930 et le début de la deuxième guerre mondiale. Elle connaîtra les débuts de la couleur (1934 pour elle). Le célèbre poo-poo-pee-doo repris plus tard par Marylin Monroe sera la marque de ce sex-symbol. Et pourtant, dans ses débuts, ce personnage féminin n'avait rien d’aguicheur, elle était même représentée sous les traits d'une jeune femelle chien. Elle personnalisera beaucoup de personnages de conte, ceux repris plus tard dans les longs métrages Disney mais encore d'autres, comme Cendrillon, Blanche-Neige. Sa taille est amenée à varier suivant les rôles adoptés.

Et la musique dans les dessins animés de Betty Boop ? Comme on pouvait s'en douter et comme c'est le cas pour toutes les productions de cette époque, la musique est extrêmement importante, elle est omniprésente et confiée à des musiciens de renom (pour l'époque) et de grand talent. Nous avons une musique symphonique, jouée par un petit orchestre avec piano, à la section percussion bien fournie, pour pouvoir proposer de jolis effets sonores. Les personnages importants ont leur indicatif musical, Betty Boop se voit régulièrement confier un solo chanté et la musique jazz ou inspirée du jazz n'est jamais loin.

Essayons de rentrer dans le détail à travers six cartoons de Betty Boop, choisis parmi les meilleurs, d'esthétiques et d'époques différentes.

Halloween Party, 1933

Un exemple bien caractéristique. Nous avons de nombreux éléments ici : une musique très jazz orchestral pour introduire le court métrage, un petit « Pou pidou pidou pidou pou padou » de notre héroïne avant le vrai début. Une mise en situation avec une musique qui illustre la scène à la seconde et même à l'image près. Et comme nous sommes le soir d'Halloween, il faut faire semblant de se faire un peu peur mais c'est l'humour qui domine. Les personnages ne marchent pas, ils dansent et quand ils ne dansent pas, le moindre mouvement semble être chorégraphié sur le rythme de la musique. Betty est amenée à chanter son plaisir de recevoir ses amis. Bien sûr, comme l'histoire est complète, un vilain apparaît et, attention spoiler !, il est chassé et tout termine bien !



She wronged him right, 1934

Un message nous avertit en début de séance : « Cette pièce vous est présentée pour votre complète relaxation. Si vous sentez l'envie de siffler le méchant, ne vous gênez pas. C'est d'accord pour nous. La direction. » La scène se passe en effet dans un théâtre où une mise en abîme nous présente Betty Boop en pauvre fille qui n'a plus les moyens de payer son loyer. Le méchant, très méchant, est accueilli par les "bouh" du public, comme on pouvait s'en douter. En dehors d'une inondation totale du théâtre, tout se terminera bien ! La musique de l'héroïne éplorée n'est pas triste un seul instant mais majeure et comique ; l'émotion n'est pas recherchée mais seulement le rire.



Poor Cinderella, 1934

Notez le titre qui ne fait pas juste Cendrillon mais Pauvre Cendrillon. Un premier dessin animé en couleur. Pour rejoindre ce qui a été dit précédemment, nous avons Betty Boop sous les traits d'une Cendrillon en haillons, plus pauvre que jamais. Sa chanson fait « I'm just the poor Cinderella, nobody loves me, it seems. I'm just the poor Cinderella, I find my romance in dreams. » Rien ne va et pourtant la musique, une valse lente, reste positive et certainement pas triste. Ensuite, on connaît l'histoire : deux soeurs chiantes, une bonne fée, une soirée de rêve, un prince charmant... bla bla... la robe est assez particulière par rapport à l'ensemble des costumes du XVIIème siècle ; ça ne peut pas être un hasard ! Je vous laisse voir ça.



A song a day, 1936

Notez que la couleur n'a pas été adoptée de manière irréversible dans le cinéma, comme ce fut le cas pour le son. Betty Boop prend ici les traits d'une infirmière ; ses patients sont des animaux mais... nous sommes dans le monde du cartoon, ça ne change pas grand chose. La chèvre, le poisson, la girafe sont bien tristes... quelle sera la prescription de Betty : Une chanson par jour. Tout le monde retrouve le sourire et la guérison en est accélérée. Mais oui bien sûr. C'est le pouvoir de la musique et du chant !



Service with a smile, 1937

Le "service" en question est celui d'un hôtel. Est-il toujours facile de garder le sourire face à des clients tous plus facétieux les uns que les autres ? D'un autre côté, l'hôtel offre des prestations plus que médiocres. Les plaintes se multiplient et le travail devient difficile. Nous avons un bon exemple de stress au travail qui peut vite conduire au burn-out. Heureusement, un inventeur de génie (le personne de Grampy présent dans d'autres franchises) va sauver la journée avec ses bonnes idées pour contenter tout le monde. C'est d'ailleurs lui le héros du dessin animé. Tous ses mouvements sont accompagnés d'une musique rapide et enjouée. Encore une fois, tout se termine bien.



Riding the rails, 1938

Nous avons ici quelque chose de très soigné. Betty Boop est une "femme d'intérieur" célibataire, elle a pris 30 cm de jambes et s'apprête à prendre le métro, le subway. Que s'y passe-t-il dans ce métro ? Il va vite, il est bondé, tout le monde pionce ou fait la gueule, il y est très difficile de trouver une place. Jusqu'ici on s'y retrouve. La musique est belle mais d'un ton totalement différent. Un instrument particulier est mis en avant, un espèce d'orgue avec des tuyaux flûte qui joue des musiques très légères. Il est accompagné par quelques instruments monodiques, un instrument à lame et quelques percussions.



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